Raiponce est un conte populaire allemand que l’on trouve notamment dans les recueils des frères Grimm, dans le premier volume de Contes de l’enfance et du foyer (Kinder und Hausmärchen). Voici un résumé de cette histoire.
Une femme et son mari désiraient plus que tout avoir un enfant. Ils vivaient dans une petite maison proche d’un somptueux jardin. Ce dernier appartenait à une méchante sorcière qui avait érigé un grand mur tout autour pour le protéger. La jeune femme tomba rapidement enceinte. Le couple était heureux. Au bout de quelques semaines, la future maman eu une envie irrépressible, elle voulait absolument manger de la raiponce (jolie fleur en clochettes qui pousse en été et dont les feuilles et les racines sont comestibles). Malheureusement, les fleurs de raiponce étaient extrêmement rares et on n’en trouvait que dans le jardin de la sorcière. Après mûre réflexion et voyant son épouse souffrir de son envie, le mari se décida à aller cueillir les raiponces de la sorcière. Il s’introduisit dans le jardin et fit un gros bouquet de fleurs. Alors qu’il allait s’en aller la sorcière le surprit ! Elle lui promit la mort sauf s’il acceptait de passer un marché : elle l’épargnerait s’il acceptait de lui céder son futur bébé ! Terrorisé, ayant perdu tous ses esprits, le mari accepta sans réfléchir pour sauver sa vie. Le mari rapporta alors le bouquet à sa femme et honteux, il n’osa pas lui avouer sa malencontreuse histoire. Les mois passèrent et la jeune femme accoucha enfin d’une jolie petite fille. Mais à peine la jeune maman avait-elle eu l’enfant dans ses bras que la méchante sorcière apparut comme par magie dans la maisonnette et s’enfuit en emportant avec elle le nouveau né !
La sorcière lui donna le nom de Raiponce et s’occupa d’elle correctement jusqu’à ses douze ans. Raiponce était alors devenue une belle jeune fille aux longs cheveux dorés répartis en deux tresses longues et soyeuses. C’est à ce moment-là que la sorcière décida d’enfermer Raiponce au sommet d’une haute tour qui n’avait ni escalier ni porte. Seule une petite fenêtre permettait à la jeune fille d’observer un peu le monde extérieur, mais elle avait interdiction de s’en approcher de trop près. Lorsque la sorcière voulait entrer dans la tour, elle demandait à Raiponce de dénouer ses nattes et de lui lancer sa longue chevelure afin qu’elle puisse grimper jusqu’à la fenêtre.
Un jour, un prince passant non loin de la tour entendit Raiponce chanter. Il fut immédiatement envoûté par sa voix mélodieuse. Ne pouvant pénétrer dans la tour, il s’en approcha cependant chaque jour pour écouter cette voix mystérieuse dont le visage ne déniait pas apparaître à la fenêtre. Un jour, le prince surprit la sorcière au pied de la tour qui disait : « Raiponce, Raiponce, descends-moi tes cheveux ! ». Il vit alors la longue chevelure jetée par la fenêtre et la sorcière grimper jusqu’à celle-ci. Il patienta jusqu’à ce que la sorcière s’en aille et un peu après que la nuit soit tombée, il alla sous la fenêtre crier : « Raiponce, Raiponce, descends-moi tes cheveux ! ».
C’est ainsi qu’il pénétra dans la tour. Raiponce fut effrayée par l’apparition de cet inconnu, mais le prince parvint à la rassurer et lui dit qu’il était follement amoureux d’elle ! Confiante en son amour et prête à quitter cet endroit, elle décida de partir avec lui. Mais avant cela, elle lui demanda de revenir et d’apporter de la soie afin qu’elle puisse tisser une corde pour s’échapper elle aussi. Raiponce attendit patiemment que son amant revienne, mais la méchante sorcière revint avant lui. Se trahissant, elle avoua par mégarde avoir rencontré le prince ! Furieuse, la sorcière la punit en lui coupant ses longs cheveux soyeux et condamna Raiponce à errer seule à jamais dans la forêt. Étant restée dans la tour, la sorcière attacha les cheveux à la fenêtre. Lorsque le prince arriva, il grimpa aussitôt et la sorcière coupa les cheveux en lui annonçant qu’il ne reverrait plus jamais Raiponce ! Le prince tomba dans un buisson de roses qui lui crevèrent les yeux. C’est ainsi qu’il erra aveugle dans la forêt pendant des années, pleurant sa bien-aimée. Mais un beau jour, il finit par arriver dans l’endroit même où Raiponce se lamentait. Il reconnut sa voix et s’approcha d’elle. Raiponce le reconnut aussitôt. Le prince posa sa tête sur les genoux de sa bien-aimée qui pleurait chaudement. Ses larmes coulèrent dans les yeux du prince qui recouvrit instantanément la vue. Le prince emmena alors Raiponce dans son royaume et ils y vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants…
L'aube naissante 