Cinq fois par jour, j’accomplis ce rituel,
Dans l’espoir d’obtenir à la fin la paix.
Mais entre nous, il s’agit toujours d’un duel.
Je me dresse devant toi, fier, sans respect,
Au nom de la seigneurie qui est en moi,
Mais un doute s’installe sur un aspect,
Un seigneur si fort et fragile à la fois ?
Je ne peux soutenir ma prétention,
Et je comprends qu’il ne s’agit que de toi !
Je m’incline, j’efface l’illusion,
Je suis de nouveau ton humble serviteur,
Je m’élève libre de confusion,
Me prosterne maintenant avec ferveur.
A cet instant, nu, j’ai été dépouillé,
De tous mes vêtements par toi, ô voleur.
Quand disparaît ce qui n’a jamais été,
Et reste ce qui n’a jamais cessé d’être,
Notre union est désormais consommée !
Mais pour suivre les traces de mes vieux maîtres,
Je reviens et m’agenouille parmi eux,
Autrement, je ne vaudrais pas plus qu’un traître.
Le souvenir de l’unité rend heureux,
Je me relève le cœur pur et léger,
Vivant, exaltant le chant du bienheureux !
J.M. MONTSALVAT© 2023
