SHINTOÏSME

Sanctuaire shinto

Le shintô, qui signifie « la voie des dieux », encore appelé shintoïsme, est un ensemble de croyances datant de l’histoire ancienne du Japon soutenues par la maison impériale. Il s’agit de la plus ancienne religion connue sur l’archipel nippon. Elle est particulièrement liée à sa mythologie et au Kojiki, recueil des mythes fondateurs du Japon.
Selon la mythologie shintoïste, l’univers créé est composé de trois grands royaumes : le monde céleste nommé Takamagahara (« Haute plaine du paradis »), le monde terrestre Ashihara no Nakatsukuni (« Pays du milieu des roselières ») et le monde souterrain Yomi (« Monde des choses de le mort »). Toute la création possède donc un caractère sacré à un degré ou un autre. C’est pourquoi, le shintoïsme recense des myriades de Kami, déités célestes et/ou terrestres, omniprésentes dans la culture japonaise.
Kami signifie littéralement « Ce qui est au-dessus des hommes (et lui est donc supérieur) ». Autrement dit, le Kami, que l’on rend souvent en français par les termes divinité ou esprit, représente un état d’être échappant plus ou moins, selon les Kami, aux conditions normales d’existence des êtres humains. Dans ce sens, les cinq divinités primordiales, les Kotoamatsukami, sont la plupart du temps cachés et difficilement accessibles, tandis que les esprits plus proches des hommes, sont généralement les gardiens tutélaires d’un lieu, séjournant dans les montagnes, protégeant les forêts et les fleuves, se logeant sous une cascade ou se nichant sous un rocher. Entre ces deux extrêmes, on trouve une myriade de dieux aux fonctions aussi diverses que variées : démiurges, dieux associés à la mer, aux éléments, aux sentiments, aux activités humaines, etc.
Par ailleurs, le shintoïsme n’a pas de fondateur, ni de dogme, ni de code moral reconnus. Cette religion ne trace pas de frontière nette entre le sacré et le profane, étant à peine codifiée et quasiment pas théorisée. Dans ce contexte, le prêtre shintô, reconnaissable à sa coiffe noire et à sa longue robe blanche, est un intermédiaire privilégié entre les hommes et les Kami du fait de sa connaissance précise des rites qui « donnent prise sur les forces surnaturelles ». Les ablutions lustrales, les prières, la consécration d’autels, les offrandes ou encore la construction de temples et autres bâtiments sacrés sont des moyens traditionnels pour célébrer les Kami.
On comprend donc pourquoi les japonais honorent plus les Kami qu’ils ne les adorent. Lorsqu’ils se rendent dans un sanctuaire shintô, les japonais se lavent généralement les mains et se rincent la bouche avec un peu d’eau puisée à l’aide d’une longue louche en bois. Puis, ils frappent leurs paumes avant de joindre leurs mains à hauteur du visage et s’inclinent ensuite pour se recueillir, souvent dans le but de s’attirer les faveurs ou la protection d’un Kami en particulier.


Extrait du livre Les influences culturelles dans le manga Naruto, à travers la mythologie et l’histoire du Japon, J.M. Montsalvat, 2021.

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