Petit poisson d'or

LE PETIT POISSON D’OR

L’histoire du « Pêcheur et du petit poisson d’or » est un conte célèbre en vers que l’on doit à l’écrivain et poète russe Alexandre Pouchkine (1799-1837). Il puisa son inspiration dans le folklore des peuples de l’Europe du Nord et de l’Est. Il existe différentes versions de cette même histoire en Allemagne, en Russie, en Pologne, ou encore en Suède… Ci-dessous un résumé.

Un vieux pêcheur et sa femme vivaient dans une pauvre cabane au bord de la mer. Un jour, après plusieurs tentatives infructueuses, le vieil homme finit par attraper un petit poisson d’or dans son filet. Celui-ci pria le pêcheur de le rejeter dans la mer, lui promettant en échange d’exaucer tous ses souhaits. Le vieil homme le libéra de bon cœur, sans rien exiger en retour. Rentré chez lui, il raconta l’histoire à sa femme, qui le traita d’imbécile et lui ordonna d’aller demander au poisson un nouveau baquet à lessive, car le sien était brisé. Le vieux s’exécuta et retourna au bord de la mer. Il appela le petit poisson qui apparut aussitôt et lui formula sa demande. Le petit poisson lui assura que son souhait avait été réalisé et qu’il trouverait un baquet neuf chez lui. Mais la vieille femme n’était pas contente et critiqua le manque d’ambition de son mari. Elle le renvoya auprès du petit poisson pour exiger une isba (maison traditionnelle russe en bois). Le vieux s’exécuta et le petit poisson exhaussa son vœu : une nouvelle isba avait remplacé leur ancienne maisonnette. Mais la vieille était toujours insatisfaite. Elle réclama alors d’être anoblie. Le petit poisson leur accorda un riche terem (demeure de la noblesse russe), où régnait la vieille entourée de serviteurs et traitant son mari comme un domestique. La vieille obtint ensuite d’être nommée tsarine dans un palais, mais cela ne lui suffit toujours pas. Elle voulait désormais être souveraine de la mer et que le petit poisson lui-même soit à ses ordres. Le malheureux vieux énonça les exigences extravagantes de son épouse, mais cette fois-ci, le petit poisson d’or, sans dire un mot, d’un battement de queue disparut à jamais dans les profondeurs de la mer. Triste, le vieux rentra chez lui et découvrit leur pauvre cabane en lieu et place du palais de la tsarine, sa vieille assise sur le seuil de la maisonnette, le baquet brisé devant elle…

La morale de cette petite histoire semble évidente, mais à bien y regarder, on est en droit de se poser la question suivante : que cache vraiment cette soif insatiable qu’éprouve la femme du pêcheur ?