L’HABIT DE PLUMES DE LA FÉE

Plumage

Autrefois vivait dans la montagne un bûcheron très pauvre. Un jour qu’il coupait du bois, il vit venir un cerf qui courait très vite et qui le supplia :
— Vite, ayez pitié de moi, cachez-moi, un chasseur me poursuit ! Le bûcheron cacha le cerf parmi les branches des arbres qu’il avait abattus. Le chasseur arriva, tout essoufflé :
— Eh, dis donc, toi, tu n’aurais pas vu passer un cerf qui courait ?
— Si, répondit le bûcheron, je l’ai vu partir par là-bas ! Et il indiqua une colline dans le lointain.
— Merci, dit le chasseur qui partit en courant.
Une fois le chasseur hors de vue, le cerf sortit des branches qui le cachaient et remercia le bûcheron :
— Comment puis je te remercier ?
— Il n’ y a pas de quoi, c’était bien normal de t’aider !
— Tu m’as sauvé la vie, je vais te dire un secret. Tu connais le lac, sur l’autre versant de la montagne. Le soir, les fées viennent s’y baigner. Si tu y vas, cache-toi, prends l’habit d’une fée. Sans son habit de plumes, elle ne pourra plus remonter vers le ciel. Elle t’épousera. Mais surtout ne lui rends pas son habit avant d’avoir eu trois enfants d’elle ! Sinon, ça finira mal !
— Oui, j’ai compris. Je te remercie !
Le soir venu, le bûcheron alla au bord du lac et se cacha derrière les arbres. Minuit arriva. La lune monta dans le ciel et, dans le clair de lune, le bûcheron entendit de la musique et vit les fées descendre dans leurs habits de plumes blanches. Les fées se déshabillèrent et se baignèrent dans l’eau fraîche et pure. Le bûcheron en profita pour prendre l’habit de la plus belle. Elles sortirent de l’eau, se rhabillèrent et s’envolèrent. Toutes sauf une qui se mit à pleurer.
— Pourquoi pleurez-vous, lui demanda le bûcheron en s’approchant d’elle.
— Je ne trouve plus mon habit de plumes, dit la fée, je ne peux plus remonter au ciel.
— Allons chez moi, je vais vous aider. La fée suivit le bûcheron et l’épousa. Le temps passa. Ils eurent deux beaux enfants. La fée, qui aimait son mari, dit un jour :
— Je ne savais pas qu’on pouvait être si heureux sur terre !
— Eh bien , heureusement que j’ai caché ton habit, répondit son mari révélant son secret.
— Quoi, c’est toi qui l’a volé ?
— Oui, c’est moi.
— Tu peux me le montrer ?
Le bûcheron alla tirer l’habit hors de la cachette où il l’avait mis. En remettant son habit de plumes blanches comme la neige, la fée se souvint du ciel et elle eut soudain envie d’y retourner alors que depuis longtemps elle n’y pensait plus jamais. Elle prit dans ses bras ses deux enfants et elle s’envola. Bouche bée, le bûcheron la regarda disparaître avec ses enfants. Puis, il partit chercher le cerf dont il avait autrefois sauvé la vie. Il lui raconta tout ce qui s’était passé. Le cerf lui dit :
— Je t’avais pourtant bien recommandé de ne rien dire à la fée avant d’avoir ton troisième enfant. Il ne fallait pas lui rendre son habit de plumes ! Puis, voyant la tristesse du bûcheron, il ajouta :
— Bon, il y a peut-être une solution. Maintenant les fées n’osent plus venir se baigner dans le lac. Elles ont peur. Alors, pour avoir l’eau fraîche et pure du lac, elles puisent l’eau avec un seau. Elles attachent le seau avec une longue corde et elles le font descendre pour le remplir et elles le remontent quand il est plein d’eau. Donc, ce soir, va te cacher près du lac et débrouille-toi pour grimper dans le seau. Ainsi tu monteras au ciel toi aussi. Le bûcheron fit ce que le cerf lui avait conseillé. Le soir venu, il alla au bord du lac et il se cacha. Quand il vit le seau descendre dans l’eau du lac, il se mit dedans et monta au ciel avec le seau.

Source : l’excellent site internet carnet-de-contes

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