Dans le long poème intitulé Métamorphoses, le poète latin Ovide (43 av. J.C. – 18 ap. J.C.) affirme que Narcisse serait né de la nymphe Liriopé et du fleuve Céphise. Le devin Tirésias, très réputé en Aonie, région de la Grèce centrale traversée par le fleuve Céphise, aurait fait une étrange prédiction à la mère de Narcisse. Il lui aurait dit : « Il atteindra la vieillesse s’il ne se connaît pas ! ».
À l’âge de seize ans, Narcisse était d’une beauté sans égale. Mais il restait insensible à l’amour qu’il inspirait tant aux filles qu’aux garçons. Écho, une nymphe des forêts et des montagnes, était follement éprise de lui. Junon (reine des dieux, épouse de Jupiter, équivalent d’Héra), l’avait punie pour avoir favorisé les frasques de Jupiter (roi des dieux, équivalent de Zeus) avec ses compagnes nymphes. Elle l’avait ainsi réduite à n’être plus qu’une voix répétant seulement les derniers mots d’une phrase entendue. Narcisse rejeta brutalement les avances d’Écho. Réduite désormais à n’être plus qu’un son invisible, elle se retira pour se cacher de tous. Narcisse éconduira de nombreux amants. Un jour, l’un d’eux lui souhaita de connaître un malheur analogue au sien ! Le souhait fut entendu par Némésis, déesse de la sainte colère et du châtiment céleste. Némésis punit Narcisse alors qu’il rentrait de la chasse. Le jeune homme voulu se désaltérer en buvant l’eau pure d’une source. Il se baissa pour boire et vit alors dans l’eau un être dont il tomba éperdument amoureux. Ne sachant pas qu’il avait affaire à son propre reflet, incapable de s’arracher à sa propre contemplation, il tenta en vain de saisir sa propre image. Quand il comprit enfin qu’il s’aimait lui-même, il fut atteint d’une folie inguérissable. Il dépérit alors peu à peu, pleuré par Écho. Puis, abandonnant le monde des hommes, il rejoignit les enfers, où il continua à chercher dans le Styx cet être qu’il aimait tant ! Les Naïades et les Dryades ne trouvèrent en guise de cadavre que sa métamorphose, à savoir la fleur blanche qui porte son nom…
Source : site internet bcs.fltr.ucl.ac.be