Nasr Eddin Hodja est un personnage imaginaire qu’on retrouve sous une forme ou sous une autre dans tous les pays qui ont été en contact avancé avec la civilisation islamique. À la fois, savant et religieux ingénu, parfois faux-naïf prodiguant des enseignements tantôt absurdes tantôt ingénieux, sa renommée s’étend de l’Europe (Balkans) à l’Asie (Iran, Inde, Mongolie, etc.) en passant par l’Afrique (Maghreb, Égypte, Afrique subsaharienne). De fait, ses aventures sont célébrées dans des dizaines de langues différentes (serbo-croate, persan, turc, arabe, grec, russe, etc.) et contées à travers de multiples pays encore aujourd’hui.
– Mon voisin Hassan vient de décéder, annonce un soir Nasr Eddin en entrant dans le tchaïhané (maison de thé).
– Connaît-on la cause du décès ? demande l’un des clients.
– On n’a jamais su pourquoi il vivait, répond le Hodja, comment pourrait-on savoir de quoi il est mort ?
Source : Jean-Louis Maunoury – Les aventures de l’incomparable Nasr Eddin Hodja – Edition Phébus – 2002.