Un soir de pleine Lune, un chamane de la tribu des Sioux Lakota, quitta son village pour se rendre sur le territoire des esprits. Seul, il emprunta un canoë pour remonter la grande rivière jusqu’aux rapides, là où les eaux étaient si agitées que la navigation devenait impossible. Il abandonna alors son embarcation sur une plage de galets et continua à pied, en suivant le cours du ruisseau jusqu’à sa source. Quand il fut enfin arrivé à destination, après de longs efforts, il découvrit un arbre grand et majestueux qui dominait toute la forêt. Il se rapprocha pour le contempler de plus près lorsqu’il entendit une voix qui venait du feuillage haut dans l’arbre. Elle lui indiqua qu’il se trouvait au pied du légendaire « arbre à souhaits ». Le chamane grimpa aux branches jusqu’au faîte de l’arbre afin de découvrir qui se cachait derrière cette voix invisible. Il y trouva une grande araignée installée dans les plus hautes branches de l’arbre. Stupéfait, il n’osait plus bouger. Elle lui demanda alors de prendre une branche pour en faire un cerceau. Il s’exécuta et prit une branche qu’il courba et attacha avec quelques-uns de ses cheveux. L’araignée se rapprocha du chamane et tissa une délicate toile à l’intérieur du cerceau en bois.
Lorsqu’elle fut achevée, l’aurore était apparue. L’araignée annonça alors au chamane que sa vie ici-bas n’était pas terminée et qu’il devait retourner dans son village. Avant de partir, il lui demanda quels étaient le nom et l’utilité de cet étrange cadeau. Elle lui répondit qu’il se nommait « capteur de rêve » (attrape-rêve, dreamcatcher) et qu’il servirait à protéger son village. Elle lui révéla également que les rêves étaient des messages que nous envoyaient les esprits, qu’ils soient bons ou mauvais. Pendant la nuit, grâce au « capteur de rêve », les bons rêves passeraient maintenant par le trou situé au centre de la toile afin d’influencer la vie du rêveur, lui apportant chance, bonheur et harmonie tout au long de sa vie. Les mauvais rêves, quant à eux, seraient dorénavant retenus durant toute la nuit dans la toile, et aux premières lueurs du jour, ils fonderaient comme neige au soleil, n’affectant plus la vie du rêveur…
Source : site internet lepetitalgonquin.ch