ALI BABA ET LES 40 VOLEURS

Ali Baba

Le conte intitulé « Ali Baba et les quarante voleurs » ne fait pas officiellement partie du recueil des « Mille et une nuits ». Ce serait vraisemblablement une histoire persane d’origine inconnue et dont le titre complet est : « Histoire d’Ali Baba, et de quarante voleurs exterminés par une esclave ».

Ali Baba est un pauvre bûcheron qui surprend un jour en pleine forêt un groupe de voleurs. Il se cache dans un arbre pour les épier et voit leur chef prononcer une formule magique permettant d’ouvrir une porte dans une paroi rocheuse : « Sésame, ouvre-toi ! ». Les voleurs s’engouffrent dans une grotte chargés de leurs butins. Après un certain temps, ils en ressortent les mains vides et leur chef prononce la formule magique : « Sésame, ferme-toi ! ». Ali Baba attend le départ des bandits et au crépuscule, il sort de sa cachette et prononce la formule magique. La porte s’ouvre et il pénètre dans la grotte. Il découvre alors d’immenses richesses accumulées par les voleurs. Il décide de prendre de l’or et rentre chez lui. Son frère Kassim, un riche marchand, ne comprend pas d’où peut provenir l’or de son frère et l’interroge jusqu’à ce qu’Ali Baba lui révèle son secret. Le lendemain, Kassim pénètre à son tour dans la grotte. Subjugué par tant de richesse, il se fait bêtement surprendre par les voleurs qui le décapitent et découpent son corps en morceaux. Inquiet pour son frère, Ali Baba retourne à la grotte et découvre horrifié les restes de Kassim qu’il enterre avec l’aide de son esclave Morgiane. À leur retour, les brigands constatent que la dépouille de Kassim a disparue et comprennent alors qu’il y a un second intrus. Ali Baba finit par être démasqué par le chef des voleurs qui se fait passer pour un marchand d’huile auprès d’Ali Baba. Ce dernier lui accorde son hospitalité et le bandit introduit des jarres dans la maison de son hôte. Une seule contient de l’huile, dans les autres se trouvent les brigands qui projettent d’assassiner Ali Baba pendant la nuit. Morgiane découvre le plan des voleurs et décide de verser de l’huile bouillante dans chaque jarre. Les voleurs sont tués et leur chef s’enfuit pris de panique en découvrant leurs cadavres. Quelque temps après, le brigand cherche à se venger en se faisant passer pour un marchand auprès du fils d’Ali Baba, mais Morgiane le reconnaît et le tue à l’aide d’une dague après l’avoir charmé avec une danse orientale. Elle explique enfin toute l’histoire à Ali Baba et gagne ainsi sa liberté avant d’épouser le fils d’Ali Baba

Il y aurait beaucoup à dire concernant le symbolisme des contes en général et sur « Ali Baba et les quarante voleurs » en particulier. Pour ma part, je pense que ces histoires nous apprennent des choses essentielles sur nous-mêmes sous le couvert d’une simplicité enfantine. Elles nous livrent des enseignements profonds pour peu qu’on veuille bien les recevoir. Elles nous donnent des pistes de réflexions très intéressantes si on considère les personnages et les objets magiques non comme des êtres indépendants, autonomes et se suffisant à eux-mêmes, mais comme les différentes facettes de l’être humain envisagé dans toutes ses dimensions. Se faisant la portée d’un conte dépasse largement les limites de l’histoire et de sa morale qui ne sont, en définitive, que les aspects apparents d’un message initiatique caché. Dans ce contexte, il me semble que la « caverne d’Ali Baba » est particulièrement riche de sens. Cette expression est d’ailleurs passée depuis longtemps dans la langue française pour désigner un endroit où sont entassées des merveilles et des richesses. De la même manière, il me semble que le cœur de l’âme humaine est une caverne qui contient symboliquement la richesse potentielle d’un individu. Selon moi, les différentes pierres précieuses et les trésors divers et variés qu’on y trouve seraient autant de possibilités de développement physique et psychique d’un être humain. Ne dit-on pas que la véritable richesse est dans l’être et non dans l’avoir ? Une possibilité humaine ne serait ni bonne ni mauvaise en soi, un peu comme un couteau qui peut tout à la fois être un outil profitable ou une arme détestable. La force physique ou l’intelligence peuvent servir l’homme et son environnement ou l’asservir, voire le détruire… Ali Baba a utilisé sa part de richesses, puisée dans la grotte, pour accroître son être. Le conte symboliserait cette attitude par le fils d’Ali Baba qui épouse Morgiane et fait fructifier l’or des voleurs pour le bénéfice du plus grand nombre à travers le commerce, l’artisanat et les dons aux pauvres. Contrairement à Kassim, dont le seul but en entrant dans la caverne était d’amasser toujours plus de trésors pour son unique profit. On voit ici à quel point ce conte est universel et reflète jusqu’à l’actualité moderne ! Dans ce contexte, il n’appartient qu’à nous-même de plonger dans les profondeurs de notre âme pour y découvrir cette caverne d’Ali Baba dans notre cœur, et d’en extraire les richesses qui nous feront grandir et non périr.

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