La princesse Kaguya est le personnage principal d’un conte folklorique du Japon intitulé « Le coupeur de bambou » datant du Xe siècle et dont l’auteur est inconnu. Ce récit est considéré comme le texte narratif japonais le plus ancien.
Il raconte l’histoire d’un vieux paysan qui découvre une petite fille de la taille d’un pouce dans la coupe d’une canne de bambou luisant. Elle affirme venir de la Lune et possède des cheveux brillants comme l’or. N’ayant pas d’enfant, il décide de l’adopter avec sa femme et ils l’élèvent comme leur propre fille. Ils la nomment Kaguya-hime : « princesse lumineuse ». Un jour, le vieux paysan découvre de l’or dans un bambou tandis que Kaguya grandit très vite et devient une belle jeune femme. La renommée de sa beauté resplendissante fait le tour du pays et cinq princes viennent la demander en mariage. Elle les met au défi de prouver leur amour en lui ramenant des objets magiques ou légendaires. Ils échouent tous les cinq. Puis l’empereur du Japon en personne tombe amoureux de Kaguya, qui refuse cette nouvelle demande en mariage prétextant qu’elle n’est pas du pays. L’été suivant Kaguya pleure toutes les larmes de son corps à la vision de la pleine Lune. Elle finit par révéler à ses parents adoptifs qu’elle n’est pas de ce monde et qu’elle doit retourner parmi les siens. Le peuple de la Lune envoie alors une délégation d’êtres célestes chercher Kaguya pour la ramener chez elle contre son gré. Mais avant de partir, elle déclare tout son amour à ses parents adoptifs et ses amis avant de rejoindre, résignée, la procession céleste. Ces êtres étranges lui font ensuite revêtir une robe de plumes, sa tristesse s’envole et sa compassion pour les êtres de la Terre s’évanouit. Elle quitte finalement sa vie terrestre sans regret pour rejoindre son royaume sur la Lune.
Cette histoire est évidemment riche de symboles et pourrait donner lieu à d’innombrables interprétations. Pour ma part, j’aime à penser que le conte de la princesse Kaguya est la mise en mots et en images d’un vécu humain fondamental mais difficile à exprimer, et qui correspondrait à ce qu’on pourrait appeler l’expérience des différents états de l’âme humaine. Chaque état d’âme étant un monde en soi, ayant ses propres lois et riche de sons, de couleurs, de senteurs, de textures et de saveurs uniques. Le passage à travers ces différents mondes se faisant alors par une succession de morts et de renaissances symboliques, comme semble nous l’indiquer, le conte de la princesse Kaguya…
L'aube naissante 